Interlude en Pays d’Aubrac

Interlude en Pays d’Aubrac

Cet interlude proposé aux chefs d’établissements de l’Aveyron et du Lot par les responsables diocésains de l’enseignement catholique a été un véritable moment de pause, de rencontres et de réflexion dans leur quotidien surchargé.

André Valadier, figure emblématique de l’Aubrac

Il s’ouvrait dès mardi 14 mai, sous un soleil agréable, par un repas partagé dans la cour du Couvent de Malet, suivi de la conférence donnée par André Valadier, L’Aubrac en partage. Celui-ci  partageait sa connaissance de l’Aubrac et témoignait du chemin parcouru, des volontés mobilisées et des actions collectives : « Un homme seul ne peut rien, » a-t-il insisté. L’histoire des hommes qui l’habitent depuis toujours, les choix et les évolutions nécessaires pour qu’il continue de vivre et de faire vivre ses habitants, le respect indispensable des spécificités de ce territoire, à travers la création du Parc Naturel Régional d’Aubrac, les inquiétudes pour l’avenir, ce sont autant de sujets déroulés jusque tard dans la soirée. Chacun découvrait le parcours d’un homme de conviction, agriculteur-éleveur, aimant profondément ce territoire sauvage et précieux, lui ayant consacré sa vie avec passion, permettant ainsi un renouveau, certes fragile, mais déjà « écologique ». Il concluait ainsi : « La tradition sans modernité est stérile. Mais la modernité sans traditions est aveugle !« .

Elena Lasida, une lecture enthousiaste de « Laudato Si« 

Le lendemain matin, après une nuit calme et reposante, une prière dite sous le chant des oiseaux, Elena Lasida proposait une lecture de l’encyclique du Pape François Laudato Si et développait le concept d’écologie intégrale : une écologie qui ne touche pas seulement la gestion des ressources, mais qui interroge l’interdépendance permanente entre l’Homme et la Nature, l’écologie comme une science de la relation.

« Tout est lié, tout est donné, tout est fragile  » voilà les trois piliers de ce texte fondamental dans la pensée sociale de l’Église, rejoignant ainsi les propos tenus la veille par André Valadier. […]

Pour conclure, elle nous invitait à revisiter les trois dimensions suivantes :

  • l’organisation de la communauté éducative : Quels modèles de gouvernance privilégions-nous ? Quelle place aux co-décisions ?
  • le projet éducatif : Comment habilitons-nous chacun à devenir soi-même, à être créateur et non seulement à avoir les compétences ?
  • le lien entre l’établissement et les autres acteurs de la société : Comment éduquons-nous au lien ?

Jean-Claude Fontanié, visite de la Dômerie d’Aubrac

La journée se poursuivait par l’histoire commentée de la Dômerie d’Aubrac, par Jean-Claude Fontanié, élu local. La légende raconte qu’Adalard, Vicomte de Flandres, fit construire un lieu d’accueil pour les pèlerins, une église et un hôpital pour assurer leur protection, à la croisée de deux chemins de pèlerinage importants au Moyen-Âge : le chemin de Saint Jacques de Compostelle et le chemin de Saint-Gilles d’Arles.  Un vaste domaine monastique sera constitué et plusieurs granges monastiques seront construites : Bonnefon d’Aubrac, Les Bourines… Aujourd’hui ne restent du monastère que l’hôpital devenu propriété privée, la Tour des Anglais, l’église et le clocher. Par petit groupe, chacun a pu grimper au sommet du clocher pour découvrir la « cloche des perdus ».

Marche sur l’Aubrac et célébration

Après le repas pris au buron de Camejane, par petits groupes, en suivant la route, ou le chemin traversant les prairies, les participants ont rejoint le village d’Aubrac. Pour clore cet interlude,  Monseigneur Fonlupt a célébré la messe dans l’église Notre-Dame d’Aubrac.